Attentats de Paris : Déclarations européennes

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Attentats de Paris du 13 novembre 2015 : l’Union européenne est solidaire

Suite aux attentats tragiques qui ont frappé Paris vendredi, le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a immédiatement réagi en envoyant une lettre adressée au Président de la République française Francois Hollande pour exprimer sa solidarité avec la France. Il y a écrit: « Je suis atterré et révolté de voir que la France est en ce moment même frappée par le terrorisme le plus odieux. » Les 28 Chefs d’Etats ou de Gouvernement et les Présidents des institutions européennes ont publié dimanche une déclaration conjointe soulignant que « tout ce qui peut être fait au niveau européen pour assurer la sécurité de la France sera fait. » Lors d’une conférence de presse donnée à l’occasion du Sommet du G20 dimanche à Antalya (Turquie), le Président Juncker a mis en garde contre tout amalgame entre les attentats terroristes et la crise des réfugiées, en déclarant: « Il faut voir que ceux qui ont organisé ces attentats et que ceux qui les ont perpétrés sont exactement ceux que les réfugiés fuient et non pas l’inverse. » Le Commissaire chargé de la Migration et des Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, s’est rendu dimanche à Paris où il a rencontré le Ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Sécurité intérieure Luxembourgeois Etienne Schneider, représentant la Présidence du Conseil de l’Union européenne.

En vue du Conseil Justice et Affaires Intérieures extraordinaire qui aura lieu vendredi 20 novembre à Bruxelles, ils ont souligné l’urgence d’une prise de décisions rapides et opérationnelles et d’une mise en œuvre suivant un calendrier resserré.

Depuis samedi 14 novembre, au siège de la Commission européenne le bâtiment Berlaymont est éclairé aux couleurs du drapeau français et les drapeaux européens sont en berne pour marquer la solidarité avec le peuple et les autorités françaises.

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Message du Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker

Monsieur le Président, cher François,

Je suis atterré et révolté de voir que la France est en ce moment même frappée par le terrorisme le plus odieux.

Je pense aux victimes, aux blessés, aux secours. Je fais confiance aux autorités et au peuple français pour surmonter ensemble cette nouvelle épreuve.

Ce soir, toutes mes pensées et ma solidarité vont à la France et aux Français.

Jean-Claude Juncker

 

Message du Président du Parlement européen Martin Schulz

Au nom du Parlement européen, je condamne fermement les attaques terroristes qui ont tué et blessé de très nombreuses personnes hier à Paris.

En cette terrible occasion, nos pensées vont aux familles et aux proches des victimes ainsi qu’aux autorités françaises et à tous les citoyens français. J’ai également transmis mes condoléances au Président François Hollande. Je souhaite un prompt et complet rétablissement aux blessés. Je remercie du fond du cœur tous les Parisiens qui ont agi avec courage et une grande solidarité.

Hier, Paris a été brutalement attaquée, une nouvelle fois en moins d’un an. Les terroristes ont voulu viser le cœur de la civilisation occidentale, ses valeurs et son peuple. Ils voulaient répandre la terreur, la peur et les divisions. Mais l’Europe est unie face au terrorisme, dans notre volonté de démanteler les réseaux et de traduire tous ceux qui ont contribué à l’organisation de ces actes odieux devant la justice. Notre engagement pour défendre la liberté, l’égalité, la démocratie et l’État de droit est plus fort que jamais.

 

Message du Président du Conseil européen Donald Tusk

Ces attentats sont des actes atroces contre la France et aussi contre l’Europe tout entière. Aujourd’hui, la France est en première ligne du combat contre le terrorisme. Mais elle n’est pas seule. Ce combat est celui de tous les Européens et celui de tous les peuples du monde libre.

La France est une grande nation, forte et résistante. Elle surmontera cette tragédie. Solidaire, l’Union européenne sera à ses côtés. Nous nous assurerons que cet acte terroriste honteux contre Paris n’atteindra pas son objectif: diviser, effrayer et porter atteinte à la liberté, l’égalité et la fraternité; ces valeurs qui font de la France une grande nation.

La France a toujours oeuvré à inscrire ces valeurs au coeur même du projet européen. L’Union européenne sera toujours là pour la France, pour son gouvernement et pour son peuple.

Nous demanderons aux dirigeants réunis au G20 à Antalya d’apporter des réponses à la menace terroriste extrémiste. Nous veillerons à ce que tout ce qui peut être fait au niveau européen pour la sécurité de la France soit mis à exécution. Enfin, nous nous assurerons que la stratégie de l’Union européenne contre le terrorisme soit à la mesure des défis des mois à venir.

 

Déclaration des Chefs d’État ou de Gouvernement de l’Union européenne

L’Union Européenne est profondément choquée et en deuil après les attaques terroristes de Paris. Il s’agit d’une attaque contre nous tous. Nous ferons face à cette menace ensemble, avec tous les moyens nécessaires et une détermination sans faille.

La France est une grande et forte nation. Ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ont inspiré et continuent d’inspirer l’Union Européenne. Aujourd’hui nous sommes unis avec le peuple français et le gouvernement de la France. Cet acte terroriste méprisable atteindra l’objectif inverse de celui qui était recherché et qui était de diviser, de faire peur et de semer la haine.

Le bien est plus fort que le mal. Tout ce qui peut être fait au niveau européen pour assurer la sécurité de la France sera fait. Nous ferons ce qui est nécessaire pour vaincre l’extrémisme, le terrorisme et la haine.

Nous, les Européens, nous nous souviendrons tous du 13 novembre 2015 comme d’un jour de deuil européen. Tous les Européens sont invités à se joindre à une minute de silence en mémoire des victimes à midi le lundi 16 novembre.

Remarques de la Vice Présidente Federica Mogherini à la réunion de Vienne sur la Syrie le 14 novembre.

Ce jour est à nouveau un jour triste. La réunion que nous tenons à Vienne devrait porter un message différent. Les pays autour de la table ce jour ont presque tous connu la même douleur, le même choc au cours des dernières semaines. Paris hier à nouveau, le Liban la veille, la Russie et l’Égypte il y a deux semaines ainsi que la Turquie auparavant. Cela nous indique clairement que nous devons rester unis sur cette question. Les européens, les arabes, l’est et l’ouest, toute la communauté internationale est affectée par le terrorisme de ceux qui se battent pour nous diviser et semer la panique. La meilleure réponse est en réalité de rester unis ensemble,  de surmonter nos différences, et d’essayer d’un commun accord d’ouvrir la voie vers la paix en Syrie. C’est ce que nous essayons de faire ici aujourd’hui. … Pour tous les pays ici et toute la communauté internationale, et pour toutes les personnes affectées par la menace du terrorisme, la seule réponse possible et efficace est d’y faire face d’une manière unie ; et de traiter ensemble avec les conflits qui se déroulent autour de notre région, et en particulier la terrible guerre en Syrie … .

Déclaration conjointe du Commissaire européen Dimitris Avramopoulos, du Ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et du vice-Premier Ministre Luxembourgeois Etienne Schneider

Les attentats barbares du 13 novembre 2015 ont été une attaque contre l’Europe dans son ensemble. L’Europe a le devoir historique de défendre ses valeurs fondamentales et de ne pas succomber à la terreur. L’Europe restera unie dans la solidarité face à la violence et la haine.

Nous nous sommes réunis aujourd’hui (15 nov.) à Paris afin de coordonner l’action européenne immédiate en réponse aux attaques et pour prévenir des attentats futurs. Les citoyens européens attendent de l’Union européenne une réponse rapide, concrète et efficace.

Dans ce cadre, la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE a convoqué, en concertation avec les autorités françaises, une réunion extraordinaire du Conseil « Justice et Affaires intérieures » vendredi 20 novembre 2015 à Bruxelles, afin de donner une réponse européenne forte et unie. Il abordera entre autres les principaux sujets suivants : le PNR européen, la question des armes à feu et le renforcement des contrôles aux frontières extérieures.  Nous avons souligné l’urgence de prendre des décisions rapides et opérationnelles et de les mettre en œuvre dans un calendrier reserré.

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Interview enregistrée juste avant les attentats de Paris, l’eurodéputée française Rachida Dati (PPE) parle de ce que devrait faire l’Europe pour empêcher les organisations terroristes de radicaliser et recruter ses citoyens

 

 

Le Président Juncker au Parlement européen le 25 Novembre 2015

Longtemps nous aurons mémoire de ce vendredi 13 novembre, jour où un sort implacable s’est abattu sur la ville des lumières. Que des biographies détruites, que des rêves inachevés, que des parcours interrompus, que des plans et des projets inexécutables. Nous partageons le deuil des Français et nous admirons la réaction de la République. Aujourd’hui, plus encore que demain, je dis : vive la France et sa République, qui est aussi la nôtre !

Je voudrais répéter devant cette haute Assemblée les propos que j’ai tenus immédiatement après les terribles attentats de Paris. Je mets en garde contre les amalgames dangereux, pernicieux, consistant à mettre sur un pied d’égalité les réfugiés, les demandeurs d’asile, les migrants et les terroristes. Ceux qui ont perpétré et fomenté les attentats à Paris sont exactement les mêmes qui obligent les malheureux de cette planète à fuir. Pas d’amalgames ! Il ne faut pas transformer le malheur en affaire oratoire. Il ne faut pas céder à cette tentation en fait dramatiquement ridicule. Je voulais dire ici que nous devons sauvegarder l’esprit de Schengen. Oui, le système de Schengen est partiellement comateux, et il faudra que ceux qui croient en l’Europe, en ses valeurs, en ses principes et en ses libertés essaient – et ils le feront – de réanimer l’esprit Schengen. Si l’esprit Schengen quitte nos territoires et nos cœurs, nous perdrons plus que Schengen. Une monnaie unique ne fait pas de sens si Schengen tombe. Et donc il faudra savoir que Schengen n’est pas un concept neutre, n’est pas un concept anodin, mais que c’est une des pièces maîtresses de la construction européenne.

Je voudrais une fois encore lancer un appel aux Etats membres de faire ce que les Etats membres ont promis. Le Président Schmit élégamment a rappelé ce matin un certain nombre de décisions exécutées par le Conseil et par les Etats membres. Il faut poursuivre dans cette voie et la Commission fera tout pour que les Etats membres se souviennent des engagements qui furent les leurs. Il faudra que nous assistions mieux qu’auparavant les voisins immédiats de l’Union européenne. La performance collective de la Jordanie et du Liban est admirable et donc nous devons assister avec entrain les peuples en question qui portent un lourd fardeau dans le contexte de la crise des réfugiés. Nous avons la tendance à nous concentrer sur notre coopération avec la Turquie. Il ne faut pas oublier les autres. C’est la raison pour laquelle, la Commission, il y a des mois, avait proposé et que le Conseil avait adopté la mise en place d’un fonds fiduciaire pour l’Afrique qui porte sur €1,8 milliards d’euros. C’est une décision qui ne fut pas prise, comme on le dit souvent, et comme on peut le lire presque chaque jour, ce n’est pas une décision qui fut prise lors du sommet de la Valette, c’est une décision que les Etats membres, sur base d’une proposition de la Commission, avaient pris des semaines auparavant. Avec cette remarque additionnelle, que les Etats membres se sont engagés à porter eux-mêmes une autre somme, un autre montant, de €1,8 milliards pour porter ce fonds fiduciaire pour l’Afrique à €3,6 milliards et nous comptons faire en sorte que les promesses soient réalisées.

Tout comme nous sommes reconnaissants à la Présidence luxembourgeoise et à sa célérité, de faire avancer les travaux en relation avec la révision de la législation européenne sur les armes à feu et notamment, sur la désactivation de celles-ci. Nous pensons, nous Commission, tout comme d’autres, que le registre européen des passagers doit être mis en place, y compris pour les vols intra-européens. Je n’ignore pas que cette proposition soulèvera de nombreuses interrogations mais il est évident que le PNR doit aussi trouver application pour ce qui est des vols intra-européens. Je considère que les services secrets doivent coopérer d’une meilleure façon. Avec Guy Verhofstadt, à l’époque Premier ministre du Royaume de Belgique, j’ai assisté à deux ou trois Conseils européens après les attentats de New York. Déjà une semaine après les attentats de New York, nous nous étions promis, les chefs d’Etat et de gouvernement, de mieux faire fonctionner et d’une façon concertée les services secrets, il n’en fut rien. Aujourd’hui, on nous répète que les services secrets doivent coopérer d’une meilleure façon possible. Je voudrais que cette fois-ci, nous réalisions cette nécessaire coopération entre les services secrets. Dans la mouvance des propos du Président Schmit, je voudrais vous confirmer qu’au mois de décembre, la Commission va proposer un texte sur un corps de garde-frontières et de gardes côtières, c’est une nécessité de protéger d’une meilleure façon nos frontières extérieures. Ce dimanche, nous aurons les 28 Etats membres et la Turquie, un sommet qui portera notamment sur la crise des réfugiés. Je voudrais rendre ici hommage, au Premier Vice-président Timmermans, pour un travail remarquablement conduit, lorsqu’à trois reprises je crois, il était en Turquie pour évoquer avec les autorités turques les modes de coopération que nous pouvons mettre en place avec la Turquie. Nous adopterons un plan d’action conjoint avec la Turquie et pour le reste, nous sommes en train de négocier les détails de ces arrangements. Je vous remercie monsieur le Président.

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